Yann Normand
« Nous ne sommes pas tous venus au monde pour obéir »
L’œuvre de Normand procède d’une réflexion sur les forces en conflit, mais aussi sur cette nécessaire adversité qui, bien souvent, engendre l’équilibre et conséquemment la poursuite de la quête existentielle et artistique. De cette réflexion s’en suit une posture : être libre nécessite courage et persévérance, certes, mais également un ancrage dans le présent en dépit des forces tyranniques de la finitude et de la pérennité. Ce qu’évoque Normand dans cette exposition intitulée “Quelques murmures“, c’est la capacité de l’humain à s’élever et à se reconstruire, mais, surtout, à refuser l’immobilisme aliénant qui brise les ailes de la création.
Maya Kulenovic
Les œuvres de Maya Kulenovic représentent souvent des états liminaires qui englobent l’être et le non-être, la transe et l’éveil. Marquées par les traces d’événements passés, ou remplies de l’anticipation de l’imminent, elles hantent et sont hantées. Les peintures de Kulenovic sont créées à partir de nombreuses couches translucides, dont certaines définissent le sujet, et d’autres dont le rôle principal est d’obscurcir ou de détruire partiellement la couche précédente. Les vestiges de ces couches sont visibles dans des traces subtiles qui reconstruisent la surface avec un certain degré d’inattendu et d’incontrôlé. De même, sa technique de sculpture implique une approche similaire de la création : destruction et reconstruction. Le processus de coulage du béton implique une stratification méthodique de la matière, qui met en valeur les textures et les couleurs. Une fois terminée, la sculpture est souvent érodée par l’eau, l’acide ou divers outils, puis reconstruite et affinée. Le travail de Kulenovic est plus évocateur que descriptif, avec une multitude d’interprétations possibles.
Marie-Josée Roy
Quelques murmures, J’entends le battement de l’aile de l’Être. Tout au fond, au creux du nid de cette vie. Se lover dans cette espace où il y a Son, Matière, Lumière tout en fusion. En union. Et se lever, marcher, voler. Léger, tout léger de la beauté de notre essence. Là d’où on vient. Du dedans. Les ailes plein la tête, Marie-Josée Roy nous fait découvrir des pistes révélant un passage transcendantal: ce qui est monde, est nous. S’y rendre et tendre l’oreille entre deux respirations, et se retrouver. Ces frémissements légers, si près, si familiers, des murmures guidant vers cet espace où le présent se fait roi. Marie-Josée Roy transpose la délicatesse, la lumière, et l’intimité de l’introspection à travers la rudesse malléable du métal. Plume et acier fusionnent ainsi pour exhiber l’intangible relation entre l’Essence et le soi.